Bientôt une bulle immobilière dans la zone Euro ?
Le 16 février 2022, la Banque Centrale européenne suivait le Comité Européen du Risque Systémique pour activer la sonnette d’alarme : les vulnérabilités du marché immobilier menacent la stabilité des banques de la zone euro.
Premier domaine touché, l’immobilier commercial est de moins en moins recherché. En cause ? Le développement du télétravail et de l’e-commerce. Si la tendance se poursuit, le montant des loyers risque de baisser et les biens de perdre leur valeur. Cela entraînerait un affaiblissement de la situation financière des emprunteurs et une perte de crédits importante pour les banques. En effet, les prêts aux entreprises représentent 28 % de la totalité des crédits accordés.
Le secteur de l’immobilier résidentiel, lui, semble mieux se porter. Les ménages désirant des logements plus spacieux, s’endettent plus et la demande augmente. De surcroît, les prix explosent. Néanmoins, les constructeurs ont du mal à honorer cette recherche croissante de nouveaux logements. Les pénuries de main d’œuvre et de matières premières, couplées à une chaîne d’approvisionnement en matériaux toujours perturbée, participent à ce goulet d’étranglement de l’offre. À ce titre, la BCE notait une augmentation de 3,6 % des prêts aux ménages garantis par un bien résidentiel. Mais leur valeur est souvent surévaluée.
Les banques sont de ce fait plus exposées aux risques et fragilisées par le manque de garanties du secteur immobilier. Constat qui se généralise à toute l’Europe. Elles seront obligées d’augmenter leurs provisions si les tendances se confirment. La crainte d’une bulle immobilière par la BCE, sous-jacente depuis la crise financière de 2008, justifie l’instauration d’une revue ciblée de banques : celles-ci feront l’objet d’une surveillance plus étroite dans les mois à venir.